Chaque année, pour la plus grande course du monde, environ 1500 personnes (femmes, hommes de tout âge) en combinaison orange se regroupent, se retrouvent, sympathisent sur le circuit des 24H du Mans.
Ces personnes sont bénévoles, passionnées, volontaires, courageuses, humaines.
Ces personnes sont les commissaires de pistes, on les surnomme les « anges gardiens ».
Ils risquent leur vie pour partir vers la voiture accidentée et vérifier si le pilote va bien.
Ils épongent avec de la poudre chimique, de l'huile si une voiture en perd sur la piste en pleine course évitant que la piste soit glissante et dangereuse.
Ils aident la voiture à reprendre la piste, ils bondissent sur la piste pour récupérer un morceau de carbone qui traîne évitant ainsi de provoquer un autre accident si une voiture touche ce morceau de carbone...
Ils sont les premiers à prévenir, à informer le pilote par drapeau, d'un problème ou d'un danger sur la piste, évitant le pire.
Avec leurs drapeaux, ils deviennent durant la course, les yeux des pilotes :
-Drapeau jaune : accident, danger sur la piste, il faut ralentir et interdiction de dépasser.
-Double drapeau jaune : commissaires sur la piste + obstruction plus ou moins totale de la piste, il faut être prêt à l’arrêt complet s'il le faut et défense de dépasser.
-Drapeau bleu : laisser passer la voiture (en avance au classement général).
-Drapeau blanc : voiture lente sur la piste
-Drapeau noir et blanc : dernier avertissement avant la disqualification
-Drapeau noir : disqualification
-Drapeau noir avec un rond orange : problème mécanique, obligation d'aller aux stands
-Drapeau rouge : signal d'arrêt (utilisé avant la naissance du drapeau à damier, mais ceci est une autre histoire).
-Drapeau vert : la course est relancée
-Drapeau rouge à rayure jaune : attention piste glissante
Les commissaires de piste sont conscients, du danger et qu'ils peuvent être victime de leur passion...
Aux 24H du Mans 1970, à la dixième heure, Jacky Ickx (sur une Ferrari 512 S) est victime d'un blocage de frein arrière au freinage du Virage Ford, il percute le mur de sable qui, gorgé d'eau, envoie en l'air la 512S, qui doit malheureusement écraser mortellement un commissaire en retombant au sol.
Il s’appelait Jacques Argoud...
Hélas aux 24H du Mans 1979 c'est la mort du commissaire Serge Morel au Tertre Rouge...
Également, aux 24H du Mans 1981 c'est la mort du commissaire Thierry Mabillat...
Le dernier commissaire de piste, trouvant la mort accidentellement aux 24H du Mans, est en 1984, il s'appelait Jacky Loiseau...
Depuis, il n'y a pas eu d'autres commissaires victimes de leur passion... Mais il suffit de revoir l'accident violent d'Allan McNish de 2011 (cf. vidéo) juste après la passerelle Dunlop, qui s'enfonce dans le mur de pneus, retombe sur lui-même et non sur les commissaires (de combinaisons blanches à l'époque) et les journalistes, pour comprendre que chaque année, les commissaires sont en premières lignes et risquent leur vie pour leur passion.
Les commissaires vibrent, à chaque passage de ces bolides, mais ce n'est pas que les moteurs qui les font vibrer, c'est également cette passion qui vous prend aux tripes.
Après ce concert sportif sur 24 heures de passions intenses, le dernier tour est le tour d'honneur, où les bolides roulent au ralenti, les pilotes saluent le public et les commissaires.
Durant ce tour, les commissaires sont sur la piste, en agitant tous leurs drapeaux de toutes les couleurs.
Les pilotes et les commissaires se saluent, se croisent du regard en se disant mutuellement :
« nous nous reverrons l'année prochaine »...
Geoffrey .B
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